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L’hypnothérapie et les acouphènes

 Hypnothérapie et le rapport aux acouphènes.
Pourquoi cet article ? Parce que certaines personnes souhaitent quelques fois essayer l’hypnose. Parce que la cause ne peut pas être découverte après avoir contacté un médecin et avoir passé tous les tests cliniques… Parce que ces personnes ne veulent pas de médicaments…
Chacun a son histoire. Ce qui compte, c’est de trouver, à plus ou moins long terme, la porte de sortie qui fait découvrir d’autres possibles pour soi.

 

Toutes sortes de traitements pour les acouphènes ne garantissent pas de s’en débarrasser pour toujours, car la vie continue, ce qui signifie que l’impact des facteurs nocifs et défavorables de l’environnement externe et interne sur le corps ne s’arrête pas.  
Par  conséquent, il existe des méthodes de distraction du bruit, par exemple, pour apprendre à ne pas concentrer son attention sur lui, à en être distrait. C’est dans ces cas-là que les techniques d’hypnose sont utiles. Le fait que le sommeil hypnotique ait un effet bénéfique sur le système nerveux sert de base théorique à son utilisation comme forme de thérapie.  
La  mention de l’hypnose existe depuis le début des premières écritures, cela remonte au temps des babyloniens, grecque, même si l’état hypnotique n’a rien à voir avec le sommeil, la transe hypnotique ressemble  effectivement au moment de l’endormissement ou au moment  juste avant l’éveil.
Nous retrouvons des formes d’hypnose dans toutes les cultures au travers, par exemple, des chants monotones, des danses rythmiques ou des battements de tambours qui ont tous l’effet de modifier le niveau de conscience à ce que l’on nomme l’état hypnotique.
En  1766, Dr Franz Anton Mesmer à l’Université de Vienne publie  sa thèse de doctorat en médecine :
Dissertatio Physico-medica de planetarum influxu De l’influence des planètes sur le corps humain, dans laquelle il a  suggéré que l’attraction gravitationnelle des planètes affectait la  santé humaine en agissant sur  un fluide invisible dans le corps humain  et dans la nature.
En 1775 Mesmer revoit sa théorie de la “gravitation  animale” et développe la notion de “magnétisme animal” où le fluide  invisible dans le corps agit selon les lois du magnétisme et peut être activé par un objet magnétisé  et manipulé par une personne formée à cette technique.
En 1784, le roi Louis XVI nomme une commission de scientifiques et de médecins, dont l’inventeur américain Benjamin Franklin, pour enquêter sur les méthodes de Mesmer.
Leur rapport l’accuse d’être incapable de soutenir ses prétentions scientifiques mettant fin au mouvement de magnétiseurs.

Quoi qu’on puisse dire au sujet de son système thérapeutique,  Mesmer arrivait à créer une forme d’alliance thérapeutique avec ses patients où le pouvoir de suggestion permis un véritable succès dans la guérison de certains troubles nerveux.

.1784  : le marquis de Puységur, qui est un adepte de la nouvelle médecine de Mesmer, découvre une forme de transe profonde qu’il nomme “somnambulisme”

1841  : James Braid,  chirurgien anglais et chercheur pionnier de l’hypnose,  éloigne définitivement l’hypnose des théories sur le magnétisme animal,  rendant l’hypnose plus “acceptable” pour le milieu scientifique.
Braid a  introduit le terme “hypnose” dans son livre Neurypnologie (1843), Traité du sommeil nerveux ou hypnotisme. Il espérait que l’hypnose  pourrait guérir diverses maladies “nerveuses” apparemment incurables et aussi pour soulager le douleur et l’anxiété des patients en chirurgie.
1845  : pour la première fois, un chirurgien britannique en Inde, James Esdaile, pratique le magnétisme animal. Rapidement, il gagne une réputation pour sa pratique de chirurgie sans douleur. Il effectue 2000 opérations (dont des amputations) grâce à  l’hypno-anesthésie.  En 1846, le vice-gouverneur du Bengal, sir Herbert Maddocks,  nomme une commission pour étudier les travaux d’Esdaile. Cette commission émet un rapport favorable le 9 octobre 1846.
1882  : Hippolyte Bernheim, professeur de médecine et neurologue Français, il assiste aux travaux  d’hypnose du docteur Ambroise-Auguste Liébeault,  caractérisés par des suggestions autoritaires, et commence à les  introduire dans son service d’hôpital universitaire. Puis l’abandonne  progressivement pour une méthode qu’il désigne du nom “psychothérapie”  dans laquelle il trouve que les bienfaits obtenus à l’état de veille sont les mêmes  que dans les états de suggestion. En 1883, Bernheim  effectue des expériences sur les suggestions criminelles avec le juriste Jules Liégeois et le médecin Henri Beaunis.
De la neurologie à la psychiatrie (1878-1880) Jean-Martin Charcot dans ses travaux sur l’hypnose et l’hystérie, à l’origine de l’École de la  Salpêtrière, ont inspiré à la fois Pierre Janet dans ses études de psychopathologie et Sigmund Freud, qui a été brièvement son élève et l’un de ses premiers traducteurs en allemand, en ce qui concerne l’invention de la psychanalyse.
1887  : Sigmund Freud, père de méthode cathartique,  de  la libre association et de la psychanalyse, devient praticien d’hypnose. 
Il l’utilise dans sa pratique pour faire revivre affectivement à ses patients, des événements traumatiques oubliés.  
1901  : Emile Coué, pionnier de l’autosuggestion et affirmations comme par exemple : “jour après jour, dans tous les sens, je suis de mieux en mieux”.
 
Il ne se disait pas thérapeute, mais enseignant de la méthode pour que chacun se soigne lui-même tel que dans l’autohypnose.
1901-1980  : Milton H. Erickson, psychiatre américain, devient la plus haute  autorité en matière d’hypnose et la thérapie en général.
Il est à  l’origine de la PNL (programmation neurolinguistique) développée en 1970 par Richard Bandler et  John Grinder.  
Afin  de mieux comprendre l’hypnose ericksonienne,  essayons de mieux comprendre l’homme. Milton H. Erickson est né en 1901  dans le Nevada, dans une communauté de mineurs. Il est daltonien, il  perçoit très mal les rythmes musicaux et surtout, il est dyslexique.
A  17 ans, Milton Erickson est atteint de poliomyélite. Il  raconte avoir entendu trois médecins annoncer à sa mère son décès pour  le lendemain matin au plus tard. Ils n’en parlent pas mais il lui  demande simplement d’installer son lit face à la fenêtre pour qu’il  puisse voir le coucher de soleil et celui du lendemain.  Il les a contemplés, avec une intense soif de survie, puis est tombé  dans le coma. Il en est sorti trois jours plus tard, presque totalement  paralysé, son seul mode de communication étant ses yeux et son ouïe  devenue très fine. L’évolution de  cette paralysie, malgré l’absence de tout centre de rééducation, est  fascinante. Un jour, alors qu’il était dans son fauteuil à bascule éloigné de la fenêtre et qu’il avait tellement envie  de s’en approcher, le fauteuil s’est mis à balancer légèrement. C’était peut-être une  envie si forte qui avait stimulé quelque faisceau musculaire et rendu la paralysie moins absolu ? Pour  lui, il n’y avait aucun doute. Il va  alors s’entraîner pendant des mois, cherchant par exemple le souvenir  des sensations dans ses doigts lorsqu’il pouvait les bouger jusqu’à  faire apparaître de mouvements incoordonnés, puis de plus en plus  volontaires. Il multiplie ensuite ses expériences avec  ses bras et ses pieds. C’est ainsi qu’il redécouvre ce que Bernheim  connaissait déjà, les phénomènes idéomoteurs :  la seule pensée du  mouvement peut produire l’expérience réelle du mouvement corporel  automatique.
Chez Erickson, les souvenirs sensoriels des mouvements se traduisaient en mouvements, d’abord  involontaires puis, il y reconnaîtra des phénomènes hypnotiques ou  plutôt auto hypnotique. Dès ces handicaps, il en  fera des atouts en expérimentant sur la relativité de la perception humaine.
Il  rencontre l’hypnose pour la première fois dans un séminaire de Clark Hull (psychologue comportementaliste et professeur), en troisième année de  médecine.
Mais très vite, Erickson oppose une conception individualiste  de l’hypnose à la conception universaliste de son professeur.  Dès  cette époque, il effectue diverses recherches sur l’hypnose. Son premier  travail s’intitule “ Premières expériences sur  la nature de l’hypnose et recherche expérimentale supplémentaire sur  l’hypnose : réalités hypnotiques et non hypnotique”. Il s’attache à y  démontrer que les états altérés conscience et les phénomènes de transe  constituent une partie normale de la vie de tous  les jours et que le plus important est la dynamique interne de chaque  individue qu’il est indispensable de respecter. Il pose ainsi les bases  d’une conception “naturaliste”, “permissive” et “fonctionnelle” de  l’hypnose.
Si  dans les années 50 Erickson redonne ses lettres de noblesse à  l’hypnose, il va aussi être à l’origine d’un groupe de chercheurs qui  vont mettre en place tout un nouveau courant de pensée en psychologie :  le groupe de Palo Alto qui va concevoir la communication comme clé du  comportement humain. Les pathologies psychiques  observées étant secondaires à des dysfonctionnements de la  communication dans un système. Ils en dégageront un concept fondamental :  la théorie du double-lien (double-bind),  qui serait responsable de la schizophrénie. Alors que les thérapies  familiales, dites systématiques, voient officiellement le jour, Erickson  pratique ce type d’intervention déjà depuis des années. Puis, c’est au  travers des écrits de cette école que le nom  de Milton Erickson est d’abord connu en France, en particulier par les  ouvrages de Watzlawick.
En  conclusion, je tiens à dire que le processus de changement commence par  un travail personnel de patient.  Après la session ce travail peut être suffisant ou non pour initier le  changement. Quelle que soit l’évolution, la décision appartient au  patient. Rien n’est forcé. Le travail personnel qui se poursuit après la  séance peut être complètement lié au processus  hypnotique. Il  est important de noter ici qu’au moins une rencontre avec le thérapeute  est nécessaire avant la séance d’hypnose pour établir la confiance. Car  Il y a des mots qui doivent être dits. Il y a des moments émotionnels  forts qui permettent aux personnes acouphéniques  d’exprimer et de symboliser leur souffrance, de se sentir moins seules,  et de percevoir la possibilité d’accompagnement dans leurs recherches  en face à face dans un cadre neutre et confidentiel.
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