Aujourd’hui, je vous invite à découvrir un concept crucial en psychothérapie : la résistance.
Les premières fois que la résistance a été employée en psychothérapie, c’était à l’époque du freudisme en psychanalyse et il s’agissait surtout, au début, de vaincre la résistance. Il s’agissait de traverser la résistance et, en fait, c’est quelque chose dont on est assez vite sorti parce qu’on s’est rendu compte que, malgré ce mot qui est négatif, la résistance n’est pas du tout une chose négative. La résistance montre tout simplement l’endroit où il y a une chose importante qui se joue. En fait, c’est comme si vous nous ameniez au bon endroit. Tant qu’on n’a pas trouvé l’endroit où ça résiste, souvent c’est qu’on est à côté du travail. C’est qu’on ne travaille pas au bon endroit, et il y a plein de raisons en thérapie pour lesquelles on ne travaille pas au bon endroit. Parce que la personne raconte beaucoup de choses et puis parfois on saisit un élément et on va voir si c’est bien là que quelque chose se passe. Parfois non, et on va tâtonner, puis tout d’un coup on arrive là où ça résiste.
L’idée est toute simple : si ça ne résistait pas, la personne aurait changé sans nous. Alors parfois, les gens ont juste besoin d’un prétexte pour changer, et ça, c’est les thérapies les plus simples. En gros, les gens prennent un rendez-vous, ils ont déjà à moitié changé en le prenant, parce qu’ils se sont juste donnés les moyens de commencer à avancer. Il y a même des gens qui arrivent au premier rendez-vous et qui disent : « Bah… depuis qu’on s’est parlé au téléphone, depuis deux semaines, eh bien ça va déjà beaucoup mieux ! » Parce que c’est symbolique aussi. Ils ont acté qu’ils allaient faire quelque chose, déjà une première résistance interne à l’idée de commencer à prendre un rendez-vous et à entreprendre cette démarche. Parce que mine de rien, il faut déjà cheminer pour faire ça. Et la porte est déjà ouverte. Donc des gens font quasiment tout le travail seuls, puis en gros ils ont juste besoin d’une autorisation pour changer ou d’un prétexte pour changer.
Ça, c’est les cas plus simples. Puis il y a les cas plus complexes. Et là, je vais même prendre l’inverse, le cas le plus complexe : quand une personne a une demande et que la demande c’est, par exemple, les gens qui ont peur de perdre le contrôle. Ça vous parle, n’est-ce pas ? Les gens avec la peur de la perte de contrôle viennent voir un thérapeute en disant : « Je veux avoir plus de contrôle. » Et au lieu de travailler sur la peur, ils vont travailler pour renforcer la solution apparente à la peur : « Je vais tout contrôler comme ça je ne confronte pas ma peur. » Et là, quand on est en face de ça, on est souvent bien embêtés parce qu’on voit bien que ce que veut la personne, c’est renforcer son problème. Et le problème, c’est que si on rentre dans ce jeu-là, on ne va pas lui faire du bien, au contraire, on va renforcer le problème.
C’était un problème d’une vague courante de coaching, parce que le coach souvent d’une époque du coaching était d’accompagner les gens à se renforcer dans ce qu’ils veulent. Or, ce qu’ils veulent n’est pas ce dont ils ont besoin.
Et c’est là que parfois, nous, en tant que thérapeutes, on se demande : est-ce qu’on va être le type de thérapeute qui fait tout ce que demande le patient ? Ou est-ce qu’on va être celui qui fait ce dont il a besoin ? Bien sûr, on essaie de faire les deux mais parfois, ça ne marche pas. Et donc là, c’est vraiment très embêtant parce qu’on se demande ce qu’on fait. Si on met la personne face à sa peur de perdre le contrôle, elle va d’abord résister à nous. Et à nous, c’est quoi ? C’est un mouvement de survie. Parce qu’elle a peur de perdre le contrôle, donc elle a peur de sa peur, et donc c’est une des résistances les plus classiques.
Voici donc un exemple du travail que je réalise fréquemment en hypnose, EMDR ou psychothérapie avec des personnes confrontées à cette situation. En séance, il est possible de renforcer l’alliance thérapeutique et de reconsidérer la résistance, non pas comme un obstacle, mais comme un signal précieux. Ce signal peut indiquer la voie à suivre pour atteindre un changement profond et durable, ouvrant ainsi la porte à une transformation positive et significative.
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